• Discours de SM Mohammed VI à l’occasion de la commémoration de la Marche Verte

     

     

     

    Entre un appel à la paix et une imprévisible approche

     

    Comme chaque année, le 6 novembre, SM le roi Mohammed VI présenta un discours à l’occasion de la commémoration de la Marche Verte. Mais cette année, ce dernier aborde une thématique différente et inédite, jugée imprévisible par la plupart. Une nouveauté que nous avons décortiqué afin de mieux comprendre les ambitions du Maroc, et de discerner les messages cachés entre les lignes du monologue du souverain .

    Cette année, et pour la première fois, le souverain commence son discours en posant un cadre inédit, en sortant du format habituel dédié aux discours de la marche verte, à savoir : le rappel de la position du pays concernant la question du Sahara, un rappel des projets de développement du royaume et enfin, sa position internationale actuelle.  En effet, SM le roi Mohammed VI, présente un discours surprenant qui n’était pas axé sur la question du Sahara, mais bien sur le Maghreb et son capital historique commun à plusieurs pays. Le Roi a aussi insisté sur la solidarité que ces pays doivent éprouver les uns pour les autres, et a également évoqué le soutien du Maroc pour l’Algérie sans oublier que ce dernier est et restera toujours attaché à la préservation du Sahara, mais que toutefois, il invitait le chef de l’état algérien a en discuter avec lui et à entamer des négociations.

     

    Le quotidien marocain Al Ahdath rapporte la réaction au discours royal de Philip J. Crowley, ancien secrétaire d’État américain adjoint pour les Affaires publiques. Selon cet ancien porte-parole du département d’Etat, l’appel royal à un dialogue franc avec l’Algérie est une initiative qui dénote une grande sagesse et est particulièrement bienvenue, à quelques semaines de l’ouverture de la table ronde de Genève, où Algérie et Maroc discuteront directement du dossier du Sahara marocain sous l’égide de l’ONU. Les portes-paroles et chefs d’états de nombreux pays se sont également prononcés à ce sujet. Ils se sont tous accordés à dire qu’ils encouragent fortement le dialogue entre les pays voisins, et que le Souverain a marqué les esprits de tous les chefs d’état avec cet acte de charisme, ce pas vers la paix et l’entente.

     

    En revanche, en Algérie, aucune réponse de la part du gouvernement, encore moins de la part du “président” Aziz Bouteflika. Toutefois, les médias n’ont pas manqué de montrer leur surprise pour certains et leur scepticisme pour plusieurs. En effet, de nombreux journaux algériens, comme le quotidien d’Oran, ont jugé le ton de SM le roi Mohammed VI, trop mielleux et le soupçonne de cacher de mauvaises intentions. « Ce discours mielleux du roi du Maroc suscite des interrogations », juge El Watan « Que cache donc ce changement de ton du roi du Maroc envers l’Algérie? Mohammed VI cherche-t-il à désigner l’Algérie comme responsable de la situation de blocage de l’union du Maghreb et des relations bilatérales avec son voisin de l’Ouest ? », s’interroge le journal en conclusion .

     

    Rappelons que, jusqu'à l'écriture de ces lignes, ni le gouvernement, ni l'agence de presse algérienne n'ont réagi au discours du roi.

     

    Alors, l’Algérie est-elle aussi prête à mettre son ego de côté afin d’entamer des négociations aux enjeux internationaux, ou  compte t-elle continuer à stagner sur ce sujet tout en déclarant qu’elle n’en est pas la cause ? La réponse à cette question sera révélée à partir des 5 et 6 décembre, où le Maroc, l’Algérie, la Mauritanie et le front polisario se retrouveront à Genève, dans le cadre d’une conférence organisée par l’ONU, afin de tenter de mettre fin à ce conflit.

    C.Z.

     


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