• Interview de Moulay Omar Alaoui

     

    Aujourd’hui nous vous présentons Moulay Omar Alaoui , 25 ans , ancien élève du lycée Victor Hugo qui est maintenant chef de cabinet du Président de la Confédération Générale Des Entreprises du Maroc.

     

     En quelle année avez vous eu votre baccalauréat ?

    J’ai quitté le Lycée Victor Hugo à la fin de ma classe de 4eme pour aller vivre à Rabat, où j’ai eu mon bac ES avec mention Bien. Je suis resté très proche de ma promotion au LVH, et pour ne rien vous cacher j’ai même assisté aux résultats du baccalauréat avec la filière S à Marrakech !

     

    Alors que dans les pratiques sociales marocaines, seul la filière scientifique est reconnue, pourquoi avoir choisi la filière ES ?

     

    Pour casser ces stéréotypes justement et prouver que la filière ES est également une filière d’excellence. C’est une filière très épanouissante , avec beaucoup de sciences sociales, humaines et économiques. Une filière qui permet de mieux comprendre et de mieux analyser les mutations que vivent nos sociétés modernes. J’espère que mon jeune parcours prouvera que l’on peut également réussir sans être un bac mention Très Bien de la filière scientifique !

     

     

    Après l’obtention de votre bac ES, qu’avez-vous suivi comme cursus post-bac ?

     

    J’ai préféré aller au Royaume-Uni, alors que la plupart de mes camarades se sont dirigés vers la France, notamment dans les classes préparatoires. J’ai effectué des études de relations internationales à Queen Mary University of London.

     

    Vous avez ensuite décidé de rejoindre le Parti Authenticité et Modernité (PAM), pourquoi ce choix ? Pourquoi la politique ?

     

    Il faut se mettre dans le contexte de ce choix. Nous étions en plein « printemps arabe ». Beaucoup de jeunes avaient décidés de marcher dans la Rue et de manifester. J’avais fait le choix de faire de la politique à l’intérieur des institutions de mon pays. Le PAM représentait une nouvelle façon de faire de la politique, c’était « la politique autrement », et au vu des valeurs que le parti prônait mon choix s’est naturellement dirigé vers lui. J’ai donc été Conseiller auprès de Mustapha Bakkoury, secrétaire général du PAM en charge notamment des relations internationales et de la communication.

     

     

    Vous avez dit avoir quitté le PAM pour le cabinet de la Confédération Générale des Entreprises au Maroc (CGEM), que faites vous auprès de ce cabinet ? Quel est le rôle de la CGEM ?

     

    J’ai quitté le PAM il y a quelques mois avant de rejoindre Salaheddine Mezouar, le nouveau President de la CGEM. Le parti a connu une dérive populiste et électoraliste que je ne pouvais cautionner. Je reste néanmoins attaché au projet de société moderniste, démocrate et humaniste, et espère que le PAM renouera avec son projet initial. La CGEM est le patronat marocain, la maison des entreprises, elle défend les intérêts des entrepreneurs marocains et porte leurs idées et leurs idéaux. C’est une institution vieille de 70 ans qui compte plus de 80.000 membres. La CGEM dispose aujourd’hui d’un groupe parlementaire à la Chambre des Conseillers. Je suis très fier de servir son nouveau Président Salaheddine Mezouar, qui a mis les jeunes entrepreneurs au cœur de son mandat. La CGEM est d’ailleurs très LVH-compatible, elle compte parmi ses anciens Présidents un Alumni du lycée en la personne de Moulay Hafid El Alamy.

     

    Dans un article du journal “Media24” , vous avez dit vouloir “réconcilier les jeunes et la politique”, pourquoi ? Quel est le problème entre la jeunesse marocaine et la politique ?

     

    Les jeunes marocains sont mobilisés sur les réseaux sociaux, dans les mouvements sociaux également. Il y a une vraie passion pour la politique, pour les grandes causes nationales et internationales. Cependant, il existe un gouffre entre les jeunes et les dirigeants politiques, ils ne parlent pas le même langage, et le dialogue est totalement rompu. La jeunesse déserte les partis politiques. Il faut trouver de nouveaux outils et mécanismes pour intégrer les jeunes de manière effective dans la prise de décision politique.

     

    Le Maroc est en train de restructurer son système éducatif, que pensez-vous de cette restructuration ? De manière générale, quels sont vos espoirs pour le Maroc ?

     

    Les derniers discours de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’Assiste, ont posé les jalons d’une refonte du système éducatif marocain. La CGEM va œuvrer pour apporter ses idées et ses propositions à cette réforme. Il y a urgence à reconnecter le monde éducatif, universitaire et celui de l’entreprises. Pour éviter de fabriquer des chômeurs de plus, il faut une meilleure adéquation entre l’offre universitaire et les attentes du secteur privé. Les entreprises doivent s’ouvrir davantage aux étudiants, encourager la culture du stage en entreprises également. Je suis également très attentif à la question de la réforme de la formation professionnelle et nous attendons beaucoup des prochaines Assises de la formation professionnelle.

     

    Vous avez écrit un livre intitulé “Ce que je veux pour mon pays”, pouvez-vous nous expliquer pourquoi un tel livre, une ode à l’espoir ? Pensez-vous que vos souhaits pour votre pays se réaliseront un jour ? Si oui, quels sont, à votre avis, les ingrédients nécessaires à leurs réalisation ?

     

     

    J’ai écrit ce livre, avec le journaliste français Vincent Perrault du groupe LCI TF1, pendant le printemps arabe pour dire à mes jeunes compatriotes qu’un autre Maroc est possible. Loin des chimères que souhaitent nous vendre certains illusionnistes, loin de la tentative des extrêmes. Un Maroc attaché à sa Royauté, à sa religion, à nos droits et nos libertés. Mais le pays doit également faire des progrès dans plusieurs domaines. Il n’y a pas de recette miracle, si ce n’est de faire davantage confiance à sa jeunesse, méritante et militante, qui disposent de l’énergie et du talent nécessaire pour aider son pays à aller de l’avant.

    Z.L.


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