• Interview avec Paul-Amir Bonnet

    Interview avec Paul-Amir Bonnet

     

     

    • Pourquoi avoir choisi la filière ES ?

    La filière ES est malheureusement considérée comme une filière « par défaut » pour beaucoup d’étudiants n’ayant pas le niveau requis en maths pour la filière S. Je n’étais pas dans ce cas et j’ai choisi la filière ES principalement parce que je trouvais que cette filière était la plus généraliste en terme de matières et sujets abordés.  

    Il ne faut pas voir la filière ES comme un second choix. C’est bien plutôt une possibilité pour les étudiants moins passionnés par les sciences dures mais plus intéressés par des enjeux de société de pouvoir aborder ces derniers dans un cadre académique. Le Bac ES est bien souvent dévalorisé - à tort, puisqu’il demande justement aux étudiants d’être relativement polyvalents.  

      

    • Avez vous tenté le concours Sésame pour intégrer l’ESSEC directement après le BAC ou avez vous volontairement intégrée une prépa afin de vous préparer aux grandes écoles ?

    Si j’ai tenté des classes préparatoires après le BAC, c’était cette fois-ci plus « un choix par défaut ». Je ne voulais pas passer par la FAC comme un grand nombre d’étudiants mais plutôt trouver un moyen de me démarquer du plus grand nombre. Le système français est fait de telle sorte que les diplômes les plus valorisés par les classements nationaux et internationaux sont ceux accessibles après prépa (écoles d’ingénieurs ou de commerce confondues). J’ai donc fait un choix conscient d’intégrer les classes préparatoires ECE (Économiques et Commerciales), tout comme l’avait été le choix de suivre la filière ES. Cependant, je suis très content de mon choix car les classes préparatoires ont représenté pour moi deux ans d’épanouissement intellectuel.

     

    • Pour certains les classes préparatoires sont comparées à deux, voire même trois années de “torture”. Est-ce vraiment le cas ?

    La vision qu’ont beaucoup de personnes d’une filière de torture est à mon avis en grande partie erronée et est souvent celle de personnes ayant été poussés par leurs parents vers la prépa (sans l’ambition de réussir le concours) ou de personnes n’ayant jamais réellement analysé le contenu de cette filière. Je dirais que les classes préparatoires sont en quelques sorte un « prolongement » du lycée en ce qu’elles permettent d’aborder un nombre de thème et de matière variées. Cependant le contenu académique abordé est d’une richesse bien plus importante et ce contenu est bien plus approfondi qu’au lycée. Personnellement je me suis fait de très bons amis en classes préparatoires avec qui les révisions ont pu être plus sympathiques. 

    C’est avant tout le comportement de l’étudiant qui fait la différence quant à sa vision des classes préparatoires. Oui, il est évident que les classes préparatoires sont difficiles et qu’elles demandent à l’étudiant de mettre de côté les distractions et de se concentrer principalement sur son travail. Mais, il faut nuancer cette représentation d’une période de privation difficile qu’ont certaines personnes : la quantité de travail demandée et la richesse des sujets abordés peuvent représenter une montagne insurmontable pour certains tout comme un véritable épanouissement pour d’autres.

     

    • Que pouvez-vous nous apprendre de votre expérience des classes préparatoires aux grandes écoles ? Auriez-vous quelques conseils pour ceux qui aimeraient prendre le même chemin?

    Une composante clé de la réussite en classes préparatoires est la capacité de l’étudiant d’apprendre de ses erreurs et de ne pas se laisser décourager lors de ses échecs. La première étape de la prépa passe par la prise de conscience d’un écart énorme entre le niveau du BAC et le niveau exigé pour réussir le concours. Tous les étudiants passent par cette étape et il est nécessaire de se mettre rapidement au travail pour rattraper le retard. Personnellement, je me suis retrouvé confronté dans ma classes à des étudiants de grands lycées parisiens (comme Henri IV) dont le niveau était déjà bien supérieur au mien. Cela m’a motivé en me faisant prendre conscience du retard que j’avais sur eux.

    Un autre point important est la capacité d’apprendre de ses erreurs et de travailler sur ses points faibles.  Les classes préparatoires sont parfaitement adaptées pour les individus fonctionnant bien dans un environnement « sous pression ». Ainsi, l’échéance du concours permet de faire la différence entre les étudiants prêts à travailler sur leurs points faibles des étudiants moins concentrés sur leur travail. Certains des étudiants qui avait le niveau le plus faible en entrant dans ma classe sont ceux qui ont intégré les meilleures écoles, tout comme d’autres se reposant sur leurs acquis ont eu des résultats plus médiocres. Cela peut paraître moralisateur mais c’est fidèle à la réalité du concours.

    La régularité et la capacité à apprendre de ses erreurs sont les clés de la réussite en classes préparatoires. Il est important de faire de la « pression » un instrument positif et motivant, poussant au travail, et non quelque chose de négatif et donc difficile à supporter. Il est aussi important de savoir prendre des temps de repos pour pouvoir par la suite mieux reprendre le travail. Personnellement, je prenais un soir par semaine pour regarder un film, voir des amis ou faire du sport afin de pouvoir vraiment décompresser et me changer les idées.


    Par: R.O

     


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