• Fatima Mernissi : l’icône du féminisme marocain.

    Depuis petite, j’ai eu un sentiment d’absence de liberté réservée aux femmes au Maroc. Je me demandais souvent pourquoi c’était aux femmes de ma famille de s’occuper des repas ou de servir les autres. En grandissant, j’ai pris conscience que cela n’était pas seulement restreint au Maroc mais que cela touchait même des sujets plus important tel que les salaires des femmes par exemple. Il faut savoir et avoir en tête, qu’en moyenne, une femme touche un salaire de 20% de moins qu’un homme ayant les mêmes qualifications. Je l’ai alors fait remarquer à ma grand-mère qui m’a de suite rétorqué: “tu me fais pensé à ma cousine.” Depuis ce jour, on me surnomme mini Fatima… J’ai bien sûre demander des explications, on m’a alors présenté l’icône du féminisme marocain, Fatima Mernissi. J’ai décidé de lui rendre hommage, à l’occasion des 3 ans de sa mort.

     

    A Fez ,en 1940, est née, d’une femme illettrée, Fatima, où elle a grandi  au sein d’un harem. Elle a toujours été assez « polémique » me disait ma grand-mère. Elle voulait étudier et laisser sa marque dans une société qui n’était pas en faveur des femmes. Cette dernière entame un cursus de lettre dans la première école privée du pays, Al Quaraouiyine. Elle adorait cette école. Elle disait que c’était là où elle avait appris la vraie valeur de l'islam et de la place prépondérante que la femme prend dans cette religion. Elle poursuit ses études à La Sorbonne de Paris et enfin se rend aux États-Unis pour étudier la sociologie. Elle s'interrogeait principalement sur la place des femmes musulmanes dans le monde et de leur exclusion des sphères politiques et publiques. Fatima disait souvent que le Sénat Français était un harem : elle définissait un harem comme étant un espace mono-sex, ainsi le Sénat était composé de moins de 4% de femmes. Elle était très fière de son livre « Le harem politique » qui a été interdit au Maroc. Elle était très engagée et faisait partie de plusieurs associations marocaines qui militent pour les droits des femmes et de leur éducation. Entre temps, elle enseignait la sociologie à l’université Mohammed V à rabat. Elle reçoit même le prix “ Prince Des Asturies ” qui est l’équivalent d’un prix Nobel espagnol à ses 63 ans.

    Au delà du fait qu’une femme de ma famille ait accompli autant de choses, c’est avant tout une femme qui a pu se démarquer et faire de sa vie ce qu’elle désirait tout en faisant avancer notre société à sa manière. Pour moi, c’est ça le vrai féminisme, vouloir l’égalité des sexes et non pas la dominance du sexe féminin grâce à l’éducation et au savoir.

     

    Aujourd’hui, avec du recul, je me rends compte de la chance que j’ai eu d’avoir une grande dame aux grands idéaux dans ma famille, de porter ses gênes.

     

    Repose en paix خالتي

     

    M.B.


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