• Deux de nos élèves ont remporté un concours pour leur nouvelle

     

    r le salon 

      

     

     

    Deux de nos élèves du LVH ont participé au concours de nouvelles  "Plume en herbe" 2018. Et, elles ont gagné !!! Cette nos élèves sont allés dédicacer le recueil édité par Frissons.

     

    Nos élèves devaient écrire la suite du texte ci-dessous en italique.

     

     

     

    Une maison de bord de mer, toute la famille en rêvait pour les vacances ! D'habitude nous passions nos étés loin de la grande bleue, parce que comme le rappelait toujours papa, la mer c'est trop cher. Cet été pourtant maman avait décroché l'impossible : une location d'été à bas prix et juste en face de l'océan. Une maison pour huit ! Nous pouvions même ma sœur et moi inviter une copine en vacances : le rêve. Pourtant ce fut l'enfer. Un enfer avec vue sur la plage, les vagues et le marchand de glace. Tout a commencé le 3 juillet à 16h30, quand après cinq heures de route dans notre vieille voiture essoufflée papa a crié : c'est là !

     

    Le village nommé Lublis avait tout l’air d’un village bien tranquille.

    La maison était la plus grande que nous ayons jamais vue. Il y avait des baies vitrées qui donnaient sur une plage de sable blanc et à l’eau claire, une cuisine, un salon et une salle à manger immenses et le ménage n’avait même pas besoin d’être fait: une femme passait tous les jours. Elle était assez bizarre, comme si son esprit était constamment retourné mais elle était adorable. Julie et moi nous étions précipitées dans notre chambre. Nous avions une vue imprenable sur la mer. A côté, celle de ma soeur, Emma, et de son amie, Anna, était identique.

    Nous nous changeâmes, pleines de hâte et courûmes dans l’eau. C’était le meilleur moment de toute ma vie; Anna et moi en avions toujours rêvé.

     

    Tout se déroulait parfaitement, comme si nous vivions dans un rêve seulement, la réalité refit très vite, trop vite, surface.

    Le 6 juillet, dans le journal du village, il fut signalé qu’un meurtre avait été commis: une vieille dame avait été assassinée dans un parc, de 43 coups de couteau. Un bain de sang! Des images accompagnaient l’article. On y voyait le sang sur la terre du lieu du crime et une photo de la pauvre femme qui avait été, d’après la biographie, une cuisinière de la villa, il y avait des années de cela. Je frissonnai lorsque je l’ai reconnue. Julie et moi l’avions croisée qui promenait son chien l’autre jour devant la boulangerie. Elle avait l’air tellement gentille, douce … et vivante.

    Je me demandais ce qu’il en était du chien, Tam, si je me rappelais bien comment elle l’avait  appelé.

     

           Je sortais de mes pensées quand j’entendis ma sœur m’appeler.

    « Alice, tu viens on va se baigner ?

    • Hein, quoi ?

    • On va se baigner, tu viens ?

    • Euh, non merci. Je …. je ne me sens pas bien. Allez-y sans moi.

    • Bon, tu nous rejoins dès que tu te sens mieux ? »                  

     

    Mais j’étais déjà sortie.

    Comment pouvaient-elles être d’humeur à s’amuser ? Une femme s’était faite tuer par un malade, et elles allaient se baigner alors que cette pauvre femme ne verrait plus jamais rien. Son corps devait se décomposer dans une horrible morgue. Cette idée me renversa l’estomac.

    Le lendemain, je me levai bien après les autres qui agissaient comme si de rien n’était.

     

    « Alice, ma puce, qu’est ce que tu as ?

    • Pardon ?

    • Qu’est ce que tu as ? Tu m’inquiètes.

    • JE t’inquiète ? C’est vous qui agissez comme si rien ne s’était passé.

    • De quoi tu parles ?

    • C’est une blague ?

    • Alice, est-ce que tout va bien ?

    • Une femme a été tuée et tu me demandes si ça va ?

    • Quoi ?»

    Tout le monde me fixait comme si j’étais folle.

    « Je vais faire un tour.  »

    Ma famille et mes amies me regardèrent sortir sans rien dire.

    Ils ne se rappelaient rien.

     

    La ville semblait normale. Je commençais à croire que ce n’était peut être qu’un cauchemar jusqu’à ce que je voie le chien, Tam, errer seul. Il était sale et semblait affamé. J’allai lui acheter des croquettes et les lui donnai. Son empressement en se jetant sur le paquet me fendit le cœur. « Où est ta maîtresse, joli cœur ? » pensai-je.

    Il me fixa d’un air triste comme pour me faire comprendre qu’il se le demandait aussi.

     

    Quelques jours plus tard, un événement similaire atteignit la ville. Un jeune homme d’une vingtaine d’années avait été assassiné chez lui. 37 douilles avaient été relevés près du corps et 6 seulement, dans l’abdomen. J’appris par le voisin qu’il était un étudiant de la région et qu’il enchaînait les petits travaux, comme un travail de jardinier à la villa, pour payer ses études. M. Albant, le voisin, me dit que c’était un garçon toujours très respectueux, que ce qui lui était arrivé était horrible. Mme Albant confirma les dires de son mari en me disant qu’il lui portait ses courses et qu’il avait toujours eu un mot gentil à son égard.

    Une cérémonie avait été organisée en son honneur, elle était prévue pour le lendemain soir. Le matin de la cérémonie, j’interrogeai M. Albant sur son lieu. Celui-ci  n’avait aucune idée de quoi je lui parlais, de même que sa femme et le reste du village. Ils avaient tous oublié! comme pour la vieille dame.

          

     

    Le 13 juillet, une autre triste nouvelle fut annoncée: une femme de 34 ans n’était pas rentrée depuis 36 heures et aucun indice n’avait été trouvé. Elle avait passé la journée avec sa famille mais n’était pas revenue après avoir acheté du pain. Grâce à la photo, je reconnus la femme. C’était celle qui passait tous les jours à la villa. Je m’inquiétais pour ses enfants. Elle m’avait parlé d’eux: Eloïse et Thomas.

     

    Ma famille me traitait bizarrement, parlait doucement, comme s’ils avaient peur de me fâcher. Ma sœur et mon amie me regardaient comme une personne qui avait une maladie peut-être contagieuse. Julie avait même déménagé dans la chambre d’Emma et d’Anna. Mon seul réconfort était le chien.

     

    Les drames se répétaient à deux ou trois jours d’intervalle: un meurtre ou une disparition, une journée de deuil, et le lendemain personne ne se rappelait de rien! De quoi me croire folle! Mais les personnes supposées décédées n’étaient nulle part, elles avaient disparu.

    Au total, cinq décès avaient été relevés et trois avaient un lien direct avec la villa.  

    J’essayais de persuader mes parents de partir, de quitter ce village étrange mais rien n’y faisait. Maman me répondait qu’on ne partirait pas avant la fin prévue de notre séjour. Elle avait déniché une maison devant la mer alors on en profiterait jusqu’au bout!

     

          Le 29 juillet, les valises furent faites et on monta dans la vieille voiture essoufflée pour rentrer à la maison. J’étais heureuse: j’avais réussi à convaincre mes parents de ramener Tam à la maison et on partait enfin de cet enfer. En dépassant le portail, je vis la plaque du nom de la villa: Villa 43, puis le nom du village me revint en tête: Lublis. La prononciation latine donnait l’oubli et l’oubli était précisément ce qui  arrivait aux personnes du village après le décès d’un de leurs voisins.

    Comment avais-je pu ne pas m’en rendre compte ?

    C’était incompréhensible ! Il faudrait que je fasse des recherches en arrivant mais, m’en rappelerais-je le lendemain ?

     

     

    A.C et L.M.


  • Commentaires

    1
    Alexane
    Mercredi 16 Janvier 2019 à 21:21
    Super bien écrit , on voudrait même la suite de l'histoire!
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